qu’ils avaient goulûment dévorées, à ses deux poulets
luisants de gelée, à ses pâtés, à ses poires, à ses quatre
bouteilles de Bordeaux ; et sa fureur tombant soudain,
comme une corde trop tendue qui casse, elle se sentit
prête à pleurer. Elle fit des efforts terribles, se raidit,
avala ses sanglots comme les enfants, mais les pleurs
montaient, luisaient au bord de ses paupières, et
bientôt deux grosses larmes, se détachant des yeux,
roulèrent lentement sur ses joues. D’autres les suivirent
plus rapides, coulant
comme les gouttes d’eau qui
filtrent d’une roche, et tombant
régulièrement sur
la courbe rebondie de
sa poitrine. Elle restait
droite, le regard fixe ; la
face rigide et pâle,
espérant qu’on ne la
verrait pas.
Mais la comtesse, s’en aperçut et prévint son mari d’un signe. Il haussa les épaules comme pour dire : « Que voulez-vous, ce n’est pas ma faute. » Mme Loiseau eut un rire muet de triomphe et murmura : ― « Elle pleure sa honte. »
Les deux bonnes sœurs s’étaient remises à prier, après avoir roulé dans un papier le reste de leur saucisson.
Alors Cornudet, qui digérait ses œufs, étendit ses