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Page:Maupassant - Conte de la bécasse, 1906.djvu/199

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LE TESTAMENT


À Paul Hervieu.

Je connaissais ce grand garçon qui s’appelait René de Bourneval. Il était de commerce aimable, bien qu’un peu triste, semblait revenu de tout, fort sceptique, d’un scepticisme précis et mordant, habile surtout à désarticuler d’un mot les hypocrisies mondaines. Il répétait souvent : « Il n’y a pas d’hommes honnêtes ; ou du moins ils ne le sont que relativement aux crapules. »

Il avait deux frères qu’il ne voyait point, MM. de Courcils. Je le croyais d’un autre lit, vu leurs noms différents. On m’avait dit à plusieurs reprises qu’une histoire étrange s’était passée en cette famille, mais sans donner aucun détail. Cet homme me plaisant tout à fait, nous fûmes