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Page:Maupassant - Conte de la bécasse, 1906.djvu/218

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aux champs

Et il rentra dans sa maison, où retentissait la voix indignée de sa femme.

Les Vallin étaient à table, en train de manger avec lenteur des tranches de pain qu’ils frottaient parcimonieusement avec un peu de beurre piqué au couteau, dans une assiette entre eux deux.

M. d’Hubières recommença ses propositions, mais avec plus d’insinuations, de précautions oratoires, d’astuce.

Les deux ruraux hochaient la tête en signe de refus ; mais quand ils apprirent qu’ils auraient cent francs par mois, ils se considérèrent, se consultant de l’œil, très ébranlés.

Ils gardèrent longtemps le silence, torturés, hésitants. La femme enfin demanda :

— Qué qu’t’en dis, l’homme ?

Il prononça d’un ton sentencieux :

— J’dis qu’c’est point méprisable.

Alors Mme d’Hubières, qui tremblait d’angoisse, leur parla de l’avenir du petit, de son bonheur, et de tout l’argent qu’il pourrait leur donner plus tard.

Le paysan demanda :