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Page:Maupassant - Conte de la bécasse, 1906.djvu/217

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aux champs

il approuvait sa femme d’un mouvement continu de la tête.

Mme d’Hubières, éperdue, se mit à pleurer, et, se tournant vers son mari, avec une voix pleine de sanglots, une voix d’enfant dont tous les désirs ordinaires sont satisfaits, elle balbutia :

Ils ne veulent pas, Henri, ils ne veulent pas !

Alors ils firent une dernière tentative.

— Mais, mes amis, songez à l’avenir de votre enfant, à son bonheur, à…

La paysanne, exaspérée, lui coupa la parole :

— C’est tout vu, c’est tout entendu, c’est tout réfléchi… Allez-vous-en, et pi, que j’vous revoie point par ici. C’est i permis d’vouloir prendre un éfant comme ça !

Alors, Mme d’Hubières, en sortant, s’avisa qu’ils étaient deux tout petits, et elle demanda à travers ses larmes, avec une ténacité de femme volontaire et gâtée, qui ne veut jamais attendre :

— Mais l’autre petit n’est pas à vous ?

Le père Tuvache répondit :

— Non, c’est aux voisins ; vous pouvez y aller si vous voulez.