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Page:Maupassant - Conte de la bécasse, 1906.djvu/267

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un fils

Et chaque année je reviens ici, plus indécis, plus torturé, plus anxieux.

J’ai essayé de le faire instruire. Il est idiot sans ressource.

J’ai essayé de lui rendre la vie moins pénible. Il est irrémédiablement ivrogne et « emploie à boire tout l’argent qu’on lui donne ; et il sait fort bien vendre ses habits neufs pour se procurer de l’eau-de-vie.

J’ai essayé d’apitoyer sur lui son patron pour qu’il le ménageât, en offrant toujours de l’argent. L’aubergiste, étonné à la fin, m’a répondu fort sagement : « Tout ce que vous ferez pour lui, Monsieur, ne servira qu’à le perdre. Il faut le tenir comme un prisonnier. Sitôt qu’il a du temps ou du bien-être, il devient malfaisant. Si vous voulez faire du bien, ça ne manque pas, allez, les enfants