Aller au contenu

Page:Maupassant - Fort comme la mort, Ollendorff, 1903.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
120
fort comme la mort

Il la supplia de trouver le moyen de venir déjeuner avec lui, quelque part aux environs de Paris, comme ils avaient fait jadis quatre ou cinq fois.

— Elle s’étonnait de ce caprice, si difficile à réaliser, maintenant que sa fille était revenue.

Elle essayerait cependant, dès que son mari irait aux Ronces, mais cela ne se pourrait faire qu’après le vernissage qui avait lieu le samedi suivant.

— Et d’ici là, dit-il, quand vous verrai-je ?

— Demain soir, chez les Corbelle. Venez en outre ici, jeudi, à trois heures, si vous êtes libre, et je crois que nous devons dîner ensemble vendredi chez la duchesse.

— Oui, parfaitement.

Il se leva.

— Adieu.

— Adieu, mon ami.

Il restait debout sans se décider à partir, car il n’avait presque rien trouvé de tout ce qu’il était venu lui dire, et sa pensée restait pleine de choses inexprimées, gonflée d’effusions vagues qui n’étaient point sorties.

Il répéta « Adieu », en lui prenant les mains.

— Adieu, mon ami.

— Je vous aime.

Elle lui jeta un de ces sourires où une femme montre à un homme, en une seconde, tout ce qu’elle lui a donné.

Le cœur vibrant, il répéta pour la troisième fois :

— Adieu.

Et il partit.