Aller au contenu

Page:Maupassant - Fort comme la mort, Ollendorff, 1903.djvu/169

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
155
fort comme la mort

Annette, de sa fenêtre, cria :

— Apporte, Julio, apporte.

Et l’épagneul, excité, s’enhardissait, aboyait plus fort, s’aventurait jusqu’à la croupe, en feignant de vouloir mordre. Elles commençaient à s’inquiéter et les frissons nerveux de leur peau pour chasser les mouches devenaient plus fréquents et plus longs.


Soudain le chien, emporté par une course qu’il ne put maîtriser à temps, arriva en plein élan si près d’une vache, que, pour ne point se culbuter contre elle, il dut sauter par-dessus. Frôlé par le bond, le pesant animal eut peur, et, levant d’abord la tête, se redressa ensuite avec lenteur sur ses quatre jambes en reniflant fortement. Le voyant debout, les deux autres aussitôt l’imitèrent ; et Julio se mit à danser autour d’eux une danse de triomphe, tandis qu’Annette le félicitait.

— Bravo, Julio, bravo !

— Allons, dit la comtesse, viens donc déjeuner, mon enfant.

Mais la jeune fille, posant une main en abat-jour sur ses yeux, annonça :