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Page:Maupassant - La main gauche, Ollendorff, 1903.djvu/88

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hautot père et fils

Alors, le petit tourna la tête, et voyant sa mère en pleurs, hurla. Puis, comprenant que ce chagrin subit venait de cet inconnu, il se rua sur César, saisit d’une main sa culotte et de l’autre il lui tapait la cuisse de toute sa force. Et César demeurait éperdu, attendri, entre cette femme qui pleurait son père et cet enfant qui défendait sa mère. Il se sentait lui-même gagné par l’émotion, les yeux enflés par le chagrin ; et, pour reprendre contenance, il se mit à parler.

— Oui, disait-il, le malheur est arrivé dimanche matin, sur les huit heures… Et il contait, comme si elle l’eût écouté, n’oubliant aucun détail, disant les plus petites choses avec une minutie de paysan. Et le petit tapait toujours, lui lançant à présent des coups de pied dans les chevilles.

Quand il arriva au moment où Hautot père avait parlé d’elle, elle entendit son nom, découvrit sa figure et demanda :

— Pardon, je ne vous suivais pas, je voudrais bien savoir… Si ça ne vous contrariait pas de recommencer.

Il recommença dans les mêmes termes : « Le