Page:Maupassant - La main gauche, Ollendorff, 1903.djvu/89

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
77
hautot père et fils

malheur est arrivé dimanche matin sur les huit heures… »

Il dit tout, longuement, avec des arrêts, des points, des réflexions venues de lui, de temps en temps. Elle l’écoutait avidement, percevant avec sa sensibilité nerveuse de femme toutes les péripéties qu’il racontait, et tressaillant d’horreur, faisant : « Oh mon Dieu ! » parfois. Le petit, la croyant calmée, avait cessé de battre César pour prendre la main de sa mère, et il écoutait aussi, comme s’il eût compris.

Quand le récit fut terminé, Hautot fils reprit :

— Maintenant, nous allons nous arranger ensemble suivant son désir. Écoutez, je suis à mon aise, il m’a laissé du bien. Je ne veux pas que vous ayez à vous plaindre…

Mais elle l’interrompit vivement.

— Oh ! monsieur César, monsieur César, pas