Page:Maupassant - Pierre et Jean, Ollendorff, 1888.djvu/314

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La Perle passa entre ces deux vagues humaines et fut bientôt hors du môle.

Le capitaine Beausire, assis entre les deux femmes, tenait la barre et il disait :

— Vous allez voir que nous nous trouverons juste sur sa route, mais là, juste.

Et les deux rameurs tiraient de toute leur force pour aller le plus loin possible. Tout à coup Roland s’écria :

— La voilà. J’aperçois sa mâture et ses deux cheminées. Elle sort du bassin.

— Hardi ! les enfants, répétait Beausire.

Mme Roland prit son mouchoir dans sa poche et le posa sur ses yeux.

Roland était debout, cramponné au mât ; il annonçait :

— En ce moment elle évolue dans l’avant-port… Elle ne bouge plus… Elle se remet en mouvement… Elle a dû prendre son remorqueur… Elle marche… bravo !… Elle s’engage dans les jetées !… Entendez-vous la foule qui crie… bravo !… c’est le Neptune qui la tire… je vois son avant maintenant… la voilà, la