Aller au contenu

Page:Maupassant - Rencontre, paru dans Le Gaulois, 26 mai 1882.djvu/2

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

RENCONTRE




Les rencontres font le charme des voyages. Qui ne connaît cette joie de retrouver soudain, à mille lieues du pays, un Parisien, un camarade de collège, un voisin de campagne ? Qui n’a passé la nuit, les yeux ouverts, dans la petite diligence drelindante des contrées où la vapeur est encore ignorée, à côté d’une jeune femme inconnue, entrevue seulement à la lueur de la lanterne, alors qu’elle montait dans le coupé devant la porte d’une blanche maison de petite ville ? Et, le matin venu, quand on a l’esprit et les oreilles tout engourdis du continu tintement des grelots et du fracas éclatant des vitres, quelle charmante sensation de voir la jolie voisine ébouriffée ouvrir les yeux, examiner