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Page:Maupassant - Rencontre, paru dans Le Gaulois, 26 mai 1882.djvu/3

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son voisin ; et de lui rendre mille légers services, et d’écouter son histoire, qu’elle conte toujours quand on s’y prend bien ! Et comme il est exquis aussi, le dépit qu’on a de la voir descendre devant la barrière d’une maison de campagne ! On croit saisir dans ses yeux, quand cette amie de deux heures vous dit adieu pour toujours, un commencement d’émotion, de regret, qui sait ?… Et quel bon souvenir on garde, jusque dans la vieillesse, de ces frêles souvenirs de route !



Là-bas, là-bas, tout au bout de la France, il est un pays désert, mais désert comme les solitudes américaines, ignoré des voyageurs, inexploré, séparé du monde par toute une chaîne de montagnes, qui sont elles-mêmes isolées des villes voisines par un grand fleuve, l’Argens, sur lequel aucun pont n’est jeté.

Toute cette contrée montueuse est