Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 34 )

clergé entrent dans son administration ; il surveille un maître-d’hôtel fripon & un curé libertin. Le même jour, il mande une fille d’opéra, pour lui dire : pourquoi ne voulez-vous pas chanter ? S’il y avoit refus de sacremens, il diroit au prêtre : Pourquoi ne voulez-vous pas administrer le viatique ?

Ainsi les objets les plus disparates ressortissent à son tribunal ; le clergé, les chanteurs, les moines débauchés, & les danseurs, le régime des grandes & petites bastilles, & les tracasseries de l’opéra. Comment de pareils objets peuvent-ils être dirigés par la même tête ? Très-bien, parce que c’est par les oppositions, que l’on voit en grand, & que l’on apprend à juger des choses en politique, c’est-à-dire, relativement à l’ensemble.

Le département de Paris est une espèce de royaume, attendu que le gouvernement de la capitale a une très-grande influence, & qu’il s’étend au loin.

Aucun ministre n’est mieux placé pour supprimer un abus, pour faire pâlir un petit tyran, pour consoler un infortuné, pour