Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 36 )

Je reconnois donc dans une lettre de cachet tous les attributs violens & cachés de la foudre ; elle agit comme elle, elle imite son vol, & jusqu’à ses caprices ; ce foudre repose sur-tout entre les mains du ministre du département de Paris.

Ce qu’on a dit de plus ingénieux sur la bastille, c’est le conte suivant :

Deux prisonniers d’état admis à prendre l’air ensemble dans la cour, apperçurent un chien qui fesoit autour d’eux maints & maints sauts. Pourquoi ce pauvre animal est-il ici, dit l’un d’eux ? que fait-il dans ce château royal ? à sa place j’en sortirois bien. Oh ! dit l’autre, il est sans doute retenu de force. — Qu’auroit-il fait pour cela ? — Il aura mordu le chien du ministre ; — ou du sous-ministre, bien plus redoutable que le premier.

La ville capitale d’un grand royaume donne toujours le ton aux autres. C’est un petit état dans l’état même, & il est gouverné d’après l’esprit du gouvernement public.

Ainsi la ville de Paris est gouvernée d’une