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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/150

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LES RESSUSCITÉS

toutefois, M. Guizot ne s’y montra pas bon prophète. Voici en quels termes il apostropha l’Eliacin de l’Université, le Benjamin des Débats :

« Vous êtes jeune, et l’avenir est devant vous ; qui sait quelle destinée il vous réserve, et quel emploi il fera de vous pour le service de la France ? Vous êtes d’une génération en qui la France espère. La France est la patrie de l’espérance ; elle s’égare quelquefois à la poursuite de ses grands désirs de progrès et de liberté, et elle ne s’arrête pas toujours au but, même quand elle y touche ; mais elle n’y renonce jamais ; même fatiguée et découragée en apparence, elle garde toujours dans son cœur ses généreux instincts, décidée à toujours compter sur ses fils, quels qu’aient pu être les mécomptes et les revers de leurs pères. Vous êtes, monsieur, de ceux à qui il appartient d’aider au succès de notre époque dans sa difficile tache, la pratique efficace du gouvernement libre. Vous aurez autant, vous n’aurez pas plus de respect et de dévouement que vos devanciers pour la vérité, le droit, la liberté, l’ordre légal, le bien public.