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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/159

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JULES JANIN

considérable de travaux qui désarme par son charme incessant, par son entrain continuel.

Le Journal des Débats ne l’accaparait pas tellement qu’il ne pût déverser le trop-plein de sa verve (Molière aurait dit : le superflu) dans les recueils environnants, dans la Revue de Paris, dans le Musée des Familles, dans le Journal des Enfants, dans l’Artiste, dans les encyclopédies, dans les dictionnaires, dans mille autres lieux encore. Il ne savait se refuser à aucune commande ni à aucune demande, à aucune préface, à aucun prospectus. Il obéissait à son tempérament d’improvisation. Comme Mercier, il aurait pu s’intituler le premier articlier de France. Sa profession de foi, il a éprouvé le besoin de l’écrire, à cette époque, sous le titre de Manifeste de la littérature facile, et c’est une page exquise, un enchantement, une joie, pour parler son propre style.

Ce manifeste répondait à un article, d’ailleurs très-bien fait, de M. Nisard, sur les intempérances de la littérature facile. — Ah ! il fallut voir l’ardeur, la pétulance, l’impertinence adorable avec lesquelles Jules Janin se hâta de riposter ! J’ai les pièces sous les yeux.