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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/183

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HENRY MURGER

chaque nouveau venu est involontairement amené à laisser quelques pans de sa personnalité, Murger y publia, pendant une période de sept ou huit années, ces romans dont les titres rappellent aux lecteurs tant d’heures délicieuses : Claude et Marianne (devenue en librairie le Pays latin), les Buveurs d’eau, Adeline Protat, les Vacances de Camille, le Dernier Rendez-vous. Cette dernière œuvre, qui n’a peut-être pas plus de cent pages, est une des choses les plus réussies et les plus fermement écrites qui soient sorties de sa plume. — Il est à remarquer, à ce propos, que la Revue des Deux Mondes, que tant d’abonnés prosternés dans la poussière s’accoutument à regarder comme l’arche sainte du rigorisme et du cant, doit particulièrement son lustre et son succès à ces écrivains, qualifiés poliment d’excentriques par le monde, et qui se sont appelés tour à tour : Alfred de Musset, Gustave Planche, Gérard de Nerval, Henry Murger.

C’est peut-être là un fait significatif. Ces quatre talents, ces quatre personnalités, ces quatre destinées, ayant vécu et succombé dans le même milieu, ont un air de parenté qu’on ne méconnaîtra pas. Tous les quatre, obéis-