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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/209

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GÉRARD DE NERVAL

groupes. « La Théologie, s’apercevant que tous embrassaient avec ardeur la voluptueuse Poésie, brûla par derrière, avec sa torche enflammée, l’idolâtrée déesse de la rime. Celle-ci poussa des hurlements effroyables ; le Charlatanisme s’avança pour panser la blessure ; mais l’Histoire eut pitié d’elle, et lui appliqua sur la partie lésée une feuille encore humide d’un roman sentimental. La Politique finit par les atteler tous à son char et les emmena en triomphe. »

Les livres deuxième et troisième sont consacrés aux récits des excursions de Faust et du prince Léviathan par toute l’Allemagne : ils tentent les évêques, les ermites, les religieuses ; ils corrompent les juges et les bourgmestres. Et la corruption a toujours raison ; et la tentation ne rencontre que des âmes sans résistance. Faust détourne la tête avec tristesse. — « Ramène-moi à Mayence ! » dit-il au diable. Dans sa nouvelle fortune, Faust avait oublié sa famille ; il la retrouve affamée et en haillons ; ses enfants tâtent ses poches avec avidité pour y chercher du pain ; son vieux père s’approche, les genoux tremblants ; sa femme sanglote en l’entourant de ses bras