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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/210

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LES RESSUSCITÉS

amaigris. Faust, ému, tire un sac plein d’or, et le jette sur la table. À cette vue, la joie renaît sur les physionomies ; seul, le vieillard hoche la tête et soupire :

« Le vieux Faust. — Mon fils, reste dans ton pays et nourris-toi honnêtement, dit l’Écriture.

» Faust. — Et meurs de faim, sans que personne ait pitié de toi, dit l’Expérience. »

Faust repart. Il veut visiter la France, alors gouvernée par Louis XI ; dès son arrivée, il assiste à la double mort du duc de Berry et de sa maîtresse, occasionnée par une pêche empoisonnée, envoi du roi très-chrétien. À Paris, il se heurte à l’échafaud de Nemours ; dans le château de Plessis, il n’échappe qu’avec peine au lacet de Tristan ; les prisonniers de la galerie des cages de fer le poursuivent de leurs prières et de leurs cris. — « Eh quoi ! s’écrie Faust avec stupeur, c’est par un squelette vêtu de pourpre que les nerveux habitants des Gaules se laissent égorger ! Qui comprend quelque chose à cela ? Tout ce que je vois, tout ce que je sens en moi et hors de moi n’est qu’un tissu de contradictions. Des idées