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LASSAILLY

cain) une telle tendresse pour ce Gilbert qui a tant guerroyé contre les philosophes et les hommes de progrès, ce Gilbert qui mangeait à la table de l’archevêque de Paris, ce Gilbert qui, s’il vivait encore, serait infailliblement traité de réactionnaire, de jésuite, de poëte de sacristie. Ô inconséquence des enfants de Voltaire !

Quand ce ne fut plus M. de Balzac, ce fut M. Villemain qui employa notre vagabond Lassailly. Chez M. Villemain, Lassailly occupa ses heures de loisir à composer des drames invraisemblables et un poème qui n’a pas paru.

Sa pauvre tête allait de droite à gauche, battant ainsi la poésie, l’histoire, la politique, le théâtre, — et ne trouvant qu’un mur partout. À force de s’y cogner, elle se rompit. La fin de Lassailly-Trialph ressemble assez à la fin d’Edouard Ourliac, cet autre secrétaire de Balzac. — Le maître aussi a rejoint ses secrétaires ! — Lassailly disparut soudainement du monde, et nul ne sut où il s’était réfugié. On s’inquiéta de lui les premiers jours, on hocha la tête, et quelques-uns proposèrent de le réclamer par la voie des journaux ; au bout