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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/258

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LES RESSUSCITÉS

les aristarques de la presse : « colporteurs de cancans, jansénistes littéraires ; puis, tout le servum pecus romantique des moutons qui bêlent, parce que le bélier marche en avant ; aiglons de basse-cour, rapsodes benêts, automates extatiques qui dansent toute une soirée comme les poupées de l’immortel Séraphin ! »

Ah çà ! dira-t-on, Trialph n’est donc pas romantique ?

Certainement non !

Trialph professe des opinions énergiquement classiques, — à la façon d’Eugène Delacroix, — il adore Athalie et Phèdre.

Trialph classique, c’est bien plus drôle !

Ainsi charme-t-il ses loisirs, en attendant l’heure de son duel avec M. de Liadières.

À ce duel, M. de Liadières juge convenable d’amener, en guise de témoin, sa femme, la comtesse, — ce qui déroute entièrement Trialph.

— La religion des usages, pense-t-il, se refuse à ce que j’assassine le mari de ma maîtresse devant elle. Je n’ai encore rien vu de cela dans aucune de nos pièces, dans aucun de nos romans. Je ne veux pas devancer le drame de la scène dans le drame de ma vie. La litté-