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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/285

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ÉDOUARD OURLIAC

qu’en tremblant et avec embarras ; ou bien on élude la difficulté, on fait ce que l’on appelle de la prose poétique, c’est-à-dire quelque chose d’indécis, de puéril, et qui rappelle le Joseph de Bitaubé.

Le poëte Ourliâc ne resta pas longtemps au collège ; il entra dans l’administration des hospices. J’ignore si ce fut un bon employé, mais j’en doute, à cause des relations littéraires qu’il noua immédiatement. Son premier protecteur fut M. Touchard-Lafosse, un homme qu’on a vite oublié, un compilateur, un romancier qui cherchait des veines, un entrepreneur de Mémoires ; sous son inspiration directe, il écrivit deux romans, qu’il orna de titres frénétiques, comme c’était alors la mode dans l’école de M. Touchard-Lafosse, de M. le baron de Lamothe-Langon et de M. Horace de Saint-Aubin. Le premier de ces romans était l’Archevêque et la Protestante, le second Jeanne la Noire ; ils furent publiés à un an de distance, en 1832 et en 1833. Nous venons de les relire sans trop d’ennui ; il est certain que cela ne vaut pas grand’chose, mais il y a des promesses, une gaieté un peu grosse qui dérive de Scarron et un penchant déjà très-accusé pour les scènes