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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/292

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LES RESSUSCITÉS

sable à l’écrivain comme au peintre ; tantôt c’est la femme qu’on désire, tantôt la femme qu’on regrette ; d’autres fois c’est un vice mystérieux et caressé que l’on extrait du fond de son cœur pour en doter publiquement le héros de son livre. Molière, l’abbé Prévost, Beaumarchais n’ont pas fait autrement. Et Balzac donc ! vous le meniez dans votre famille, parmi vos frères, vos sœurs, votre père, votre mère, vos oncles et vos tantes ; Balzac n’avait l’air de rien, il riait, causait et faisait la partie au coin du feu ; seulement, au bout de trois jours, il vous racontait l’histoire de votre famille entière, sans vous faire grâce d’un cousin. Il avait pris ses notes ; en d’autres termes, tous ces gens-là avaient été autant de modèles pour lui.

Je ne sais comment Édouard Ourliac se trouva amené à écrire dans le Journal des Enfants. Toutefois est-il qu’il en devint bientôt un des collaborateurs les plus assidus et les plus aimés. Une ou deux parades qu’il avait écrites sans y prendre garde eurent un succès inespéré ; on lui en demanda d’autres ; et une véritable vogue s’attacha dès lors à ces petites compositions scéniques.