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ÉDOUARD OURLIAC

ce sillon moqueur l’auteur des Jeune-France, Théophile Gautier, et ces deux vaudevillistes qui ont souvent approché de la comédie : MM. Duvert et Lauzanne. Le petit journal fit le reste ; et aujourd’hui, quoique cette école bâtarde ne nous semble réunir aucune condidition de vitalité, partant de durée, ne l’en voilà pas moins installée et même fortifiée dans ses retranchements. Elle compte déjà des succès ; on peut considérer comme deux de ses types les plus distinctifs, et comme deux exemples de ce qu’elle a fourni de détestable et de supérieur, la création de Jérôme Paturot et la série des Scènes de la Bohême. Tout ce que nous pourrions écrire pour et contre la blague se trouve contenu dans ces deux ouvrages, si différents et si pareils ; nous n’irons pas chercher nos arguments ailleurs. Chez M. Reybaud, c’est la bourgeoisie qui se venge de la littérature ; chez M. Mûrger, c’est la littérature qui se venge de la littérature elle-même. Le but est commun dans l’un et l’autre livre, les moyens sont semblables aussi ; mais combien leur mise en œuvre diffère, et quelle énorme distance sépare ce Paturot si lourd, si vulgaire, des Scènes de la Bohême, si