Canelia, revenant. — Tenez, beau cousin, respirez.
Joséphin, feignant l’égarement. — Euh ! eh ! ah !… la muse passe avec une étoile au front ; elle pose ses pieds nus sur des nuages d’or… Canélia !
Canélia. — Il m’appelle ? Oh ! pauvre jeune homme !
Joséphin. — Canélia ! c’est toi que j’ai rêvée, c’est toi qui passes dans ma sombre nuit…
Canélia. — Il pense à moi. Joséphin !
Joséphin. — Laisse tes beaux chevaux pleuvoir sur mon front ; laisse tomber un baiser sur ma lèvre, comme une rosée sur la fleur flétrie.
Canélia. — On ne peut rien refuser à un malade. Souffrez-vous encore, mon cousin !
Joséphin. — Au contraire, belle cousine ; encore un baiser et j’irai à ravir.
Canélia. — Si mon oncle nous voyait… Finissez ! »
Joséphin ne finit pas, et l’oncle les voit ; il ne sait trop, cet oncle, s’il doit se fâcher ou rire, mais sa bonté l’emporte. De son côté, Joséphin prononce en ces termes son abdication poétique :
« Joséphin. — Je renonce à Satan, à ses pompes et à mes œuvres. Je n’ai pas dîné, je n’ai pas un sou,