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LES RESSUSCITÉS

de la façon la plus outrageuse les privilèges de la composition littéraire. Quand on dit que l’abbé Prévost s’est peint dans Desgrieux, George Sand dans Indiana, et Édouard Ourliac dans La Reynie, on se trompe ; ne dites pas qu’ils se sont peints, dites qu’ils se sont rêvés.

Suzanne donna la vraie mesure de son auteur, dont elle dévoila tout à coup une des facultés les plus inattendues : celle des larmes.

Madame de Girardin, à propos des parades du Journal des Enfants, avait signalé ce talent plein d’hilarité. Balzac, dans sa Revue parisienne (no du 25 août 1840), annonça Suzanne et la Confession de Nazarille en ces termes : « Je m’occuperai de M. Ourliac dans ma prochaine lettre, parce que je connais de lui des fragments pleins de comique et recommandables par une certaine puissance de dialogue. » Le numéro suivant de la Revue contient, en effet, le compte rendu de Suzanne ; comme tout ce qui émane de la critique trop rare de Balzac, ce morceau est un modèle d’appréciation philosophique et grammaticale ; il y indique les points de ressemblance entre Suzanne et Ceci n’est pas un conte, de Diderot, tout en rendant