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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/326

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LES RESSUSCITÉS

des questions philosophiques, politiques et religieuses. On y voit Nazarille débarquant sur une terre sauvage, et proclamé roi par les naturels sous le nom de Las-Sou-Po-Ghou. Des parallèles entre l’état de nature et l’extrême civilisation découlent de ce thème, joyeusement abordé. Les réclamations furent telles que, dans la dernière livraison du Souverain de Kazakaba, Édouard Ourliac se crut obligé d’ouvrir une parenthèse au milieu de son récit :

« Je vous entends, baudets soucieux. — Quoi ! c’est lui qui écrit cela ? peccaïré ! Il a tant d’esprit d’ordinaire. Combien c’est regrettable, j’en suis tout contristé ; hi han ! hi han ! — Encore un coup, merci ! Mais quoi ! mes frères, quand des milliers de faquins inondent la France de leurs inepties ; quand les cochers ivres ne daignent plus charbonner les murs puisqu’ils ont sous la main le papier des gazettes ; quand nous voyons en plein soleil les trésors de génie, d’esprit et d’invention que l’affreux despotisme tenait jadis sous clef ; quand la sottise humaine a rompu ses écluses et déborde majestueusement sur le monde, je ne pourrai point, moi chétif, vider en un coin mon petit pot noir ! Votre égout, dites-moi, en sentira-t-il plus mauvais ? etc., etc. »

Quoi qu’il en soit, nous sommes forcé de convenir que le Souverain de Kazakaba n’est pas