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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/66

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LES RESSUSCITÉS

donc point ce qu’il est, où il va, ce qu’il veut. Je ne crois pas qu’il le sache bien lui-même. Dans sa brochure sur le Bannissement de Charles X et de sa famille, il dit qu’il est « monarchiste par raison, bourboniste par honneur et républicain par nature. »

Une lettre particulière, que M. Augustin Thierry a bien voulu me faire communiquer[1], montre également cette sympathie pour une république possible, — république qu’il voyait s’avancer vers lui à grands pas, république qui l’effraye et qui l’attire. Déjà il écrivait, lors de l’assassinat du duc de Berry : « Il s’élève derrière nous une génération impatiente de tous les jougs, ennemie de tous les rois ; elle rêve la république… Elle s’avance, elle nous presse, elle nous pousse ; bientôt elle va prendre notre place ! » Cinq ans plus tard, son implacable doigt traçait le même avertissement : « Le monde chancelle, on le mène, il va à la république ; nous l’avons dit, nous le répétons ! » À cet endroit, je me suis rap-

  1. « Si la France s’était formée en république, je l’aurais suivie, car il y aurait eu raison et conséquence dans le fait ; mais échanger une couronne conservée au trésor de Saint-Denis contre une couronne ramassée… cela ne vaut pas la peine d’un parjure. »