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CHATEAUBRIAND

s’indigner d’un éloge qui ne saurait marcher que sur les genoux.

D’ailleurs la critique ne sera pas pour lui chose nouvelle. Il est un de ceux qui ont le plus entendu grincer de plumes autour de leur renommée. Ses ennemis littéraires lui font cortège ; et avec cette naïveté de grandeur qui le caractérise, lui-même a voulu leur donner accès dans l’édition de ses œuvres complètes.

À leur tête, le plus fougueux et le premier, je distingue le grand républicain de l’Empire, Marie-Joseph Chénier. Vers et prose, analyse et satire, tout lui a été bon pour accabler Chateaubriand ; il n’est pas une page de ses œuvres où il ne le frappe malicieusement, le plus souvent sans raison, comme dans son Tableau de la Littérature, quelquefois avec esprit, comme dans les Nouveaux Saints :

J’irai, je reverrai tes paisibles rivages,
Riant Meschacebé, Permesse des sauvages ;
J’entendrai les sermons prolixement diserts
Du bon monsieur Aubry, Massillon des déserts.
Ô sensible Atala ! tous deux avec ivresse
Courons goûter encor les plaisirs… de la messe !

On sait que Chateaubriand ne lui a pas par-