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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/80

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LES RESSUSCITÉS

donné ses plaisanteries. Aussi Marie-Joseph Chénier est-il le seul académicien de ces temps modernes à qui son successeur ait refusé l’aumône d’un regret. — Peut-être est-ce pousser la rancune un peu loin.

Soit jalousie, soit tout autre sentiment, Byron n’a jamais soufflé mot de l’auteur de René. De la part du noble lord, c’est au moins étrange. Chateaubriand n’en a pu complètement dissimuler son dépit. « Lord Byron, dit-il, peut-il m’avoir complètement ignoré, lui qui cite presque tous les auteurs français ? n’a-t-il jamais entendu parler de moi ? »

Paul-Louis Courier, — ce Meissonier de la politique, — ne l’aimait pas non plus, et il lui a plusieurs fois enfoncé dans les chairs de méchants petits coups de poignard à tête d’épingle. Il a appelé ses romans du galimatias, et il s’est moqué de son ministère. De l’auteur du Pamphlet des pamphlets à l’auteur des Martyrs, cela se conçoit ; c’est une guerre de colibri à lion.

Mais M. Gustave Planche a été plus brutal que cela. Voici comment il parle de Chateaubriand dans son livre des Portraits : « Critique de second ordre dans le Génie du Christianisme,