Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
TRUFFALDIN.

Monseigneur…


DRACONNET.

Et vous même on pourrait vous y voir,
Car vous fûtes toujours très-fidèle… au pouvoir :
D’ailleurs, en ce moment, il s’agit d’autre chose,
Songez que c’est sur vous que ma faveur repose ;
Songez que vos efforts doivent mieux qu’autrefois,
Envers vous, à leur tour, justifier mon choix.
Jusqu’ici votre tâche était assez facile,
Un peu plus de courage est maintenant utile ;
Ne m’abandonnez pas au moment du danger,
Qui fit beaucoup pour vous peut beaucoup exiger !
Oui, vous m’appartenez, gardez-en la mémoire ;
Croyez que Bonaparte, aux beaux jours de sa gloire,
N’eut point sur ses soldats des droits plus absolus,
Il disait : Mes grognards ! moi je dis : Mes ventrus !
Ô nobles instrumens de toute ma puissance !
Il faut récompenser ma longue patience…..
Mais vous bien souvenir, pour n’en point abuser,
Que je vous fis moi-même…. et pourrais vous briser !


TRUFFALDIN.

Ah ! ce beau mouvement n’attendrit point mon âme,