Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/134

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Voyez-vous, monseigneur, il faut changer de gamme ;
Votre projet vous plaît, gardez-le donc pour vous…
Moi, je n’y vois du reste à gagner que des coups :
Que si votre pouvoir marche à sa décadence,
Faire route avec vous serait une imprudence ;
D’ailleurs, assez long-temps mon art sut l’appuyer,
Et je m’ennuie enfin d’un si vilain métier.


DRACONNET.

Ah ! ah ! le prenez-vous ainsi, monsieur le drôle ?
Nous allons en ce cas jouer un nouveau rôle :
Trop bon jusqu’à présent, si je vous fis du bien,
Je puis….


TRUFFALDIN.

Votre menace à mes yeux n’est plus rien !


DRACONNET.

Non, de ce calme en vain votre orgueil se décore,
Vous avez des emplois, vous me craindrez encore ;
Vous avez des parens qui, par mes soins placés,
Par mes soins aussi bien se verraient renversés :
Oh ! quoique mon pouvoir vous paraisse fragile,
Le heurter maintenant n’est pas chose facile ;
Et, ce qui va bien mieux en prouver les effets,
C’est que j’ose à moi seul ce qu’on n’osa jamais :