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Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/135

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Renverser d’un seul coup, et dans le même abîme,
Tout ce qu’il est de beau, d’utile, de sublime…
Un si grand tour de force a de puissans appas,
Il plaît à mon courage, et ne l’étonne pas !
Ce peuple de badauds courbera sous ma chaîne ;
À coup sûr son effroi me défend de sa haine…
C’est en vain qu’un instant, sortant de son repos,
Sa timide fureur s’exhale en vains propos ;
Pour soutenir ses droits que, dit-il, je profane,
Il invoque le trône… Eh bien, j’en suis l’organe !
Il invoque Thémis… J’en dicte les arrêts !
Il invoque les lois… et c’est moi qui les fais !


TRUFFALDIN, ébranlé.

Oui, je dois avouer…


DRACONNET.

Sachez mieux me connaître :
Sûr d’un heureux succès, j’ai des raisons pour l’être ;
Bientôt, quand à mes vœux tout se sera soumis,
Triomphe et récompense à mes dignes amis !
À ceux, qui m’appuyant dans un si noble ouvrage,
N’auront point un instant douté de mon courage…
Mais opprobre à celui qui, perfide apostat,
Aura quitté son maître au moment du combat !