Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/136

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TRUFFALDIN.

Je n’y puis résister : l’éloquence m’entraîne,
Je vous demande grâce, et je reprends ma chaîne ;
Mon digne bienfaiteur, daignez me pardonner
L’écart où ma faiblesse avait pu m’entraîner ;
Rendez-moi votre amour, calmez votre colère…


DRACONNET, tendrement.

Truffaldin, j’ai pour toi des entrailles de père :
Sois docile à mes vœux, et bientôt tu verras
Que de notre embonpoint tous nos amis sont gras ;
Même, afin d’affermir une amitié si pure,
Je pourrai, t’inscrivant pour une préfecture,
À ta fidélité l’offrir au premier jour…


TRUFFALDIN.

Ô Dieu ! quelle justice !… et surtout quel amour !


DRACONNET.

Tu vois mon amitié, tu vois ma bienveillance ;
Mais je compte, à mon tour, sur ta reconnaissance :
Feras-tu maintenant ?….


TRUFFALDIN.

Tout comme il vous plaira !