Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/24

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II.

Qu’il fut doux, le premier sourire
De la tardive liberté !
L’homme accueillit avec délire
Sa naissante divinité :
Alors, dans le transport d’une joie unanime,
Aux rayons d’un nouveau soleil,
La France s’éveilla, comme d’un long sommeil :
Ce fut un rêve encor… mais il était sublime !

Que ce moment fut beau ! Que du peuple français
L’espérance fut noble et fière !
Qu’il fut prompt à saisir cette pure lumière,
Qui de ses yeux bientôt disparut pour jamais ! —
Alors, on vit surgir un plus sombre génie ;
Alors, on entendit tout un peuple en courroux
Crier : Mort à la tyrannie !
Les grands ne semblent grands qu’aux hommes à genoux !
Levons-nous !