Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/25

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La carrière des camps s’ouvrit brillante encore ;
Sortant de leur obscurité,
D’héroïques talens s’empressèrent d’éclore
À la voix de la liberté :
Mais, puissante au-dehors, la patrie égarée
Par ses fils au-dedans se sentait déchirée ;
Insigne révéré d’une fausse grandeur,
Un trône à tous les yeux étalait sa splendeur…..
Mais sous la pourpre impériale
Des chaînes à ses mains imprimaient leur affront,
Et la couronne triomphale
Cachait les maux sanglans qui dévoraient son front.

La licence usurpa la place
De la divine liberté ;
Émerveillés de sa beauté,
Les hommes marchaient sur sa trace….
Mais ses sourires séducteurs
Cachaient des piéges homicides,
Et ses embrassemens perfides
Étouffaient ses adorateurs !