Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


FONTAINEBLEAU.

I.


Ô mes concitoyens, que notre histoire est belle !
De quels récits brillans elle enivre nos cœurs !
Que de fois elle y va, par ses accens vainqueurs,
D’un courage endormi réveiller l’étincelle !
Dans ses feuillets brûlans si l’œil erre parfois,
Un charme impérieux de plus en plus l’engage,
Et l’entraîne de page en page,
De triomphe en triomphe, et d’exploits en exploits :
On ne respire plus ; la paupière attendrie
Roule une larme de plaisir,
Et, plein du noble orgueil qui vient de le saisir,
Tout le Français palpite, et dit : « C’est ma patrie ! »