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Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/41

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Mais, plus on fut sensible à ses honneurs passés,
Plus du revers qui suit la lecture est amère ;
Plus on gémit de voir ses beaux jours effacés,
Et ses aigles sacrés traînés dans la poussière.
Que l’on maudit alors les citoyens ingrats !
Qui trafiquèrent de ses larmes ;
Car en ce temps l’honneur ne quitta point ses armes,
Et son abaissement ne la dégrada pas :
Non, ses mourans efforts, consignés dans l’histoire,
Y brilleront d’assez d’éclat
Pour lui recomposer une nouvelle gloire :
Mais, pour les hommes vils qui vendirent l’état,
Clio gardera-t-elle une page assez noire ?
Ah ! si du dernier scélérat,
Dans ses tableaux vengeurs la place est assignée,
Plus bas, plus bas encor, qu’elle ose les placer ;
Et, quel que soit leur rang, que la page indignée
Ne reçoive leurs noms, que pour les dénoncer !



II.

Oui, sans la trahison de ces hommes perfides,
Qui, par l’or des tyrans depuis long-temps soumis,