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Page:Picard - Sabbat, 1923.djvu/157

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SABBAT

Notre bon curé a, au moins, lui, pour le purger — si je puis dire — son cochon, ses lapins, des millepertuis — fleurs vivaces — la route villageoise et l’aubépine sous laquelle des enfants lui font bonjour, la gaule à la main.

Veux-tu l’entendre rêver tout haut ?

Mais ne me trouves-tu pas trop… Comment dirai-je ?…

— Les poètes ne le sont jamais assez. Une espèce de folie héroïque et burlesque s’empare, parfois, si fortement de moi que don Quichotte me semble un pleutre au regard de mes Diables qui, coiffés de moulins à vent, perpétuent, à coups de tonnerre, le rire de Sancho, dans les cabarets du soleil.

Peut-on imaginer un poète qui ne soit pas envahi, soudain, par le faste bouffon quand, par exemple, il vient de pleurer à cause du pauvre visage d’une vieille femme et de la rose qu’elle tenait… il y a si longtemps ?

— Écoute :

…Ce Jean-Foutre de bedeau est encore à cheval sur la tige du clocher. Mais il a eu le soin de planter, dans chaque citrouille de mon jardin, un cierge allumé. En chasuble de ténèbres, un hibou m’escorte, l’enfer dans l’œil.

Drelin… Drelin… Drelin… La clochette argentine sonne dans toute fleur. Rire du Diable, tu es partout !

Bien que je sois gros, rond, petit, fort petit,