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Page:Picard - Sabbat, 1923.djvu/156

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SABBAT

la Bible et de ses cent mille pétarades, etc., etc…, et, pour finir, de la casuistique par trop subtile de Monsieur de Loyola. Où ces pauvres intoxiqués trouvent-ils la délivrance quand ils ne sont pas fanatiques, ivrognes, débauchés et qu’ils ont la foi des innocents ?

Et puis, à force de le répandre et de le vulgariser, on finit par déprécier Dieu. De l’aristocratie, que diable ! Et, là, plus que partout.

Un pataud de séminariste, encore plein de terroir et de pommes de terre, vous donne des leçons d’infini avec une aisance qui me confond, moi, le Diable, et je ne puis m’empêcher de me dire : « Il y a peu d’années, encore, ce lourdaud venait à bout de la règle de trois grâce à son instituteur et gardait les veaux de son père. Maintenant, le voici se promenant dans les allées de la Genèse avec l’assurance d’un agronome distingué fleuri du mérite agricole : « Le deuxième jour, Dieu fit des plantations superbes… »

Tes nonnes exécrées étaient, aussi, des victimes de l’indigeste aliment catholique. Dans le jardin du couvent, il n’y avait pas une abeille qui ne bourdonnât pas cette condamnation éternelle : le péché, le péché, le péché…

Pauvres filles ! Tu les as vues : chlorotiques, gémissantes pâmées, l’écrouelle ici, la pudeur partout, le Diable là… Ou persécutrices, impitoyables, féroces, le talon dur, la clef agressive, le sein plat, les reins d’acier… Pauvres filles !