Aller au contenu

Page:Picard - Sabbat, 1923.djvu/171

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
165
SABBAT

dur, le cheveu en broussaille, l’œil trop clair pour ses paupières de suie, cynique, sale et noir comme le cul de la marmite. Le diable des catholiques, quoi ! Un vilain diable, entre nous. Ces gens-là, quoi qu’en ait dit René le Suspect qui, toute l’éternité, sera, à la fois, surveillé par Dieu et le Démon, n’ont pas de génie. De l’Esprit du mal, ils ne firent jamais l’Esprit du beau, l’Esprit du bien, ou, simplement, l’Esprit. Quand ils l’embusquèrent, dans la masse de leurs cathédrales, ce fut toujours sous la forme impure, forcenée, triste… Ah ! ah ! ah ! Et qui, pourtant, donne, aux carillons, là-haut, là-haut, la note libre et discordante ? « Ça sonne faux », dit l’Archiprêtre. » — « Monsieur l’Archiprêtre, je vous fais mes excuses, mais ça sonnera toujours faux, c’est-à-dire, malgré vous, ironique et joyeux… »

Et, par un étrange renversement, le Diable, sous les corniches, a plus de séduction que les saints, dans les vitraux, et toute la ferveur gothique ne fut que le triomphe de la Gargouille…

Revenons au cordonnier qui ne dort qu’en tremblant. Comment reposerait-il avec calme et confiance, cet homme ? Berthe ? Une rousse à l’œil bleu. Jeannine ? Une rousse à l’œil vert. Armande ? Une rousse à l’œil noir. La Moune ? Une rousse à l’œil jaune.

Lui, a l’œil, tour à tour, vert, noir, jaune et bleu. Ce phénomène se produit, la nuit, quand il rôde et se plaint si doucement, si