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SABBAT

derme qui rit de toute sa gueule étincelante de science, que la prison qui m’offre ses trésors martyrisés, que les voix qui me parlent du fond des âges et au nom de ma puissance sans bornes sont, pour moi, générateurs de délices inconnues, et qu’après avoir pressenti l’inconcevable dans la volupté, j’ai le dédain de l’infime étreinte habituelle.

Ne comprends pas… Ne comprends pas… Que m’importe ! Mais je comptais à peine seize ans que, déjà, le sommeil m’apprit l’autorité, la folie, la chanson, la gloire du Diable qui fait des sens et de l’âme de ses créatures le grand battement d’ailes des Univers inexplorés.

Et j’étais, pourtant, si pure ! Mais belle et mystérieuse et, toujours, frémissante comme l’avoine au vent des prés.

Et si mon confesseur — ah ! ah ! ah ! — me chargeait de pénitences, me couvrait de sourdes invectives, ne crois pas que ce soit à cause de mes fautes, — je n’en commettais pas — mais à cause — ah ! ah ! ah ! — de mes yeux dorés.