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SABBAT

La sève errante dans la vigne rompra, sur vos mains, ses colliers de fraîcheur, et le serpent tournera sa tête vers la Genèse à votre approche.

Et, sans fin, je vous l’affirme, l’ouragan de l’Amour vous emportera vers le rire ébloui du Monde, corps de lumière.

Vous vous retrouverez partout, où que vous erriez, et, parfois, quand vous serez chargés de l’odeur des troènes et de l’abondance musicale, vous demanderez à la vie son amitié en pleurant des fleurs, et de grands pactes se feront.

Autour de vous montera le bourdonnement ensoleillé des oracles quand l’été règne sur son trépied d’amour.

Vous recevrez la visite des univers — ô rois silencieux ! — et vous la leur rendrez, petits enfants purs…

Vous sourirez sous votre aile éternelle.

Vous ouvrirez la porte secrète où votre nom est gravé entre deux astres triples, et des alliances seront signées avec mes compas, et les prodiges animeront les écritures, comme des dragons…

Méditez, leur a-t-il dit, dans mes jardins d’acanthe, colonnes sages.