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Page:Plaute, Térence, Sénèque - Théâtre complet, Nisard.djvu/71

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AMPHITRYON.

L’ASINAIRE,

COMÉDIE EN CINQ ACTES.

PERSONNAGES DE LA PIÈCE.

DÉMÉNèTK, vieillanl. Artémone, femme de Démé nète. Abuyrippe, leur fiU, amant

de Philénie. Pbiléme, fille de Cléérète,

oourtisaDe.

Cléérète, vieille courtisane. Liban, i esclaves de Démé-LÉOMnE, I nète. DiADOLE, amant de Philénie

et rival d’Argyrippe. Un parasite. Un marchand.

La scène est à Athènes.

ARGUMENT
Attribué à priscien.

Un vieillard, asservi aux volontés de sa femme, veut seconder les amours de son fils en lui fournissant de l’argent. Dans cette vue, il fait compter entre les mains de l’esclave Léonide une somme que l’on avait apportée à Sauréa pour le prix de la vente d’un troupeau d’ânes. Puis on donne l’argent à la maîtresse du jeune homme qui, par reconnaissance, cède à son père une nuit de la belle. Un rival, indigné de se voir enlever celle qu’il aime, se sert d’un parasite pour tout révéler à la femme du vieillard. Celle-ci accourt, et arrache son mari du lieu même de ses débauches.


PROLOGUE.

UN DES ACTEURS.

Accordez-nous votre attention, s’il vous plaît, spectateurs ; et puisse cette comédie profiter à toute cette troupe de comédiens et aux entrepreneurs, à moi, et à vous-mêmes. Allons, héraut, dis au peuple d’être tout oreilles. Silence ! fort bien. À présent, remets-toi à ta place, et n’oublie pas de te faire payer. (Au public.) Pourquoi suis-je venu ici, et qu’ai-je à vous dire ? Vous allez le savoir ; c’est pour vous apprendre le nom de la comédie qu’on va jouer. Quant au sujet, ce n’est pas la peine de l’expliquer, tant il est simple ! Sachez donc que celte pièce a pour titre en grec l’Onagos (l’Anier, le Conducteur d’Anes). Elle a été écrite par Démophile[1]. Plaute l’a traduite en langage barbare ; elle s’appelle, si vous voulez bien, Asinaria (l’Asinaire.) Elle est gaie et intéressante ; le sujet en est plaisant. Daignez nous écouter avec bienveillance, et que Mars vous continue les faveurs dont il vous a déjà comblés !

ACTE PREMIER.
SCÈNE PREMIÈRE.
DÉMÉNÈTE, LIBAN.

Lib. De grâce, promettez-moi de me dire la vérité ; je vous en conjure au nom de votre cher fils unique, et aussi vivement que vous souhaitez qu’il vous survive heureux et bien portant ; je vous en conjure par votre vieillesse, et au nom de votre femme que vous craignez si fort ; et dans le cas où vous nie tromperiez, je fais le vœu qu’elle vous survive longtemps, que vous mouriez de la peste, et qu’elle ait le plaisir de vous enterrer !

  1. D’autres lisent Diphile, contemporain de Ménandre.