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Page:Plaute, Térence, Sénèque - Théâtre complet, Nisard.djvu/70

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PLAUTE.

des hommes, de Jupiter ; il a dit qu’il avait employé la feinte pour coucher avec Alcmène, et qu’il est le père de l’enfant vainqueur des deux serpents ; que l’autre est votre Ois.

Amph. Par Pollux ! je ne puis être fâché de me trouver en société avec Jupiter. Rentre dans la maison ; fais-moi sur-le-champ préparer des vases purs ; je veux me rendre le roi des dieux favorable, en lui offrant de nombreuses victimes. Je vais aussi mander le devin Tirésias, pour le consulter sur ce que je dois faire ; je lui raconterai tout ce qui vient de se passer. Mais qu’est-ce ?… Quel coup de tonnerre ! O dieux ! ayez pitié de moi !

SCÈNE II.
les mêmes, JUPITER.

Jup. Prends courage, Amphitryon ; c’est moi-même qui viens te protéger, toi et les tiens. Tu n’as rien à craindre ; laisse là les devins et les aruspices. Je te dirai plus sûrement qu’eux le passé et l’avenir, puisque je suis Jupiter. D’abord, apprends que j’ai dérobé les faveurs d’Alcmène, et qu’elle est devenue grosse d’un fils qui est le mien. Tu l’avais aussi laissée enceinte en partant pour l’armée, et elle est accouchée de deux enfants à la fois. Celui des deux qui tire de moi son origine te couvrira par ses travaux d’une gloire immortelle. Reprends toute ta tendresse pour Alcmène ; rentre en bonne intelligence ; tu ne peux justement lui faire aucun reproche sur ce qui s’est passé. Elle a été forcée par ma puissance à faire ce qu’elle a fait. Je retourne dans le ciel.

SCÈNE III.
AMPHITRYON, BROMIA.

Amph. Ô Jupiter ! je ferai ce que tu m’ordonnes ; et je te conjure de me garder tes promesses. Je vais là dedans retrouver ma femme, et je ne ferai point venir le vieux Tirésias.

À présent, spectateurs, applaudissez de toutes vos forces en l’honneur du grand Jupiter.

fin d’amphitryon.