Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/203

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Soumantra lui-même, tandis qu’il aidait à se relever Çatroughna gisant dessus la face de la terre, lui parla aussi de cette loi qui soumet tous les êtres à la vie et à la mort.

Pendant qu’ils essuyaient les pleurs stillants de leurs yeux, les ministres exhortèrent ces deux nobles frères, l’œil rouge de larmes, à faire la cérémonie de l’eau pour leur auguste père.

Tandis que ce magnanime Bharata donnait l’onde aux mânes paternels, on vit les fleuves saints, la Vipâçâ, et le Çatadrou, et la Gangâ, et l’Yamounâ, et la Sarasvatî, et la Tchandrabhâgâ, et les autres cours d’eau vénérés s’approcher de la Çarayoû.

Bharata, aidé par ses amis, rassasia avec l’eau de ces rivières saintes l’âme de son père, qui était passée de la terre au ciel. Après lui, tous les habitants de la ville, et les ministres, et le pourohita de réjouir, suivant le rite, ces mânes du monarque avec une libation d’eau. Quand ils eurent tous, citadins et villageois, fait la cérémonie de l’eau, ils se mirent, chacun en particulier, à consoler Bharata, de qui l’âme n’avait plus de ressort que pour le chagrin. Ensuite, accompagné et consolé par eux, celui-ci reprit le chemin d’Ayodhyâ, où il n’arriva point sans tomber en défaillance mainte et mainte fois.

Entré dans la demeure paternelle, l’auguste Bharata y joncha le sol de la terre avec un lit d’herbes, où, languissant de tristesse, il resta couché dix jours, sa pensée continuellement fixée sur la mort de son père.

Quand le dixième jour fut écoulé, le fils du roi s’étant purifié, offrit au mânes de son père les oblations funèbres du douzième et même du treizième jour. Alors, dans ces royales obsèques, il donna aux brahmes, en vue de son