Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/271

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n’ayez tué ces deux scélérats avec elle, car ma sœur en veut boire le sang. »

Dociles à ce commandement, les Démons partent aussitôt avec la furie, tous une lance au poing et rapides comme des nuages chassés par le vent.

À peine eut-il aperçu les cruels Démons et la furie : « Fils de Soumitrâ, dit le vaillant Raghouide à Lakshmana, son frère, à la vigueur éclatante, reste un instant près de ma chère Vidéhaine, jusqu’à ce que j’aie terrassé dans le combat ces Rakshasas féroces. » Dès qu’il eut ouï ces paroles du héros à la force sans mesure : « Oui ! » répondit Lakshmana, qui se mit à côté de la royale Vidéhaine.

Râma sur-le-champ attache la corde à son arc immense, orné richement d’or ; et lui, qui était le Devoir même en personne, il adresse aux Démons ces paroles : « Retirez-vous d’ici ! Vous ne devez pas approcher davantage, si vous attachez quelque prix à votre vie : retirez-vous, Démons nocturnes ! »

À ces mots, les quatorze Démons, bouillants de fureur, la lance et les javelots en main, répondirent, les yeux rouges de colère, à Râma ; eux, qui avaient l’audace du crime, à lui, qui avait celle de l’héroïsme :

« Tu as fait naître la colère au cœur de Khara, notre bien magnanime seigneur ; tu vas laisser ici ta vie, immolé par nous dans le combat ! »

Ils disent, et, bouillants de fureur, les quatorze Rakshasas fondent sur Râma, les armes hautes et le cimeterre levé. Après un élan rapide, les quatorze Démons noctivagues font pleuvoir sur lui avec colère maillets d’armes, javelots et lances. Mais Râma soudain avec quatorze flèches brisa dans ce combat les armes de ces qua-