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Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/272

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torze Rakshasas. Ensuite, calme dans sa colère au milieu du combat, il prit, aussi prompt que vaillant, quatorze nouvelles flèches acérées. Il encocha lestement ces dards à son arc, et, visant pour but les Rakshasas, déchaîna contre eux ces flèches avec un bruit pareil au tonnerre de la foudre.

Les traits empennés d’or, enflammés, rehaussés d’or, fendent l’air, qu’ils illuminent d’un éclat égal à celui des grands météores de feu. Ces flèches, semées d’yeux, telles que les plumes du paon, traversent de part en part les Démons et se plongent dans la terre, où leur impétuosité les emporte, comme des serpents dans une molle taupinière.

Les dards luisante revinrent d’eux-mêmes au carquois, après qu’ils eurent châtié les Démons. À la vue de ses vengeurs étendus sur la terre, la Rakshasî, délirante de colère, trembla de nouveau et jeta une clameur épouvantable. Aussitôt Çoûrpanakhâ s’enfuit rapidement toute tremblante, en poussant de grands cris, vers la région où demeurait son frère à la force puissante.


À l’aspect de Çoûrpanakhâ étendue pour la seconde fois aux pieds de son frère, Khara, d’une voix nette et pleine de colère, dit à cette femme revenue, sans qu’elle eût accompli son dessein : « Quand j’ai envoyé, pour te satisfaire, mes Rakshasas, ces héros si fiers, qui mangent la chair crue, pourquoi viens-tu encore verser ici des larmes ?

« Sans doute, il n’a pu arriver que mes sujets toujours fidèles, attentifs, dévoués à moi, n’aient point exécuté mes ordres, ne fût-ce que par attachement à leur vie ! Dis-moi quelle est donc la cause, noble dame, qui te