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Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/82

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sur l’épaule, s’en venaient le long de la route rose, et, disparaissant derrière les arbres, reparaissaient plus loin sur le ciel doré. On entendit un harmonica qui jouait. Puis la nuit, qui est paisible, prit tous les bruits en passant et les emporta. Julien sortit de chez lui. Il cueillit une gaule dans un buisson et il la pliait dans ses doigts. L’air était frais et léger comme une eau fine. Il avait toute sorte de choses embrouillées dans sa tête qui faisaient ensemble du plaisir. Et il avait aussi besoin de marcher.

Le village s’endormait comme tous les soirs ; c’est le moment où les étoiles s’allument ; elles brillent au ciel et les lumières sur la terre ; ensuite, les lumières s’éteignent et le repos descend sur l’homme. Les grands lits ont des draps froids. Le maître se couche auprès de sa femme, et