Partons-nous ?
Capitaine Cesena, Giomo le Hongrois, Fernand l’Andalou, suivez-moi.
Scène V
La soirée est froide. Les étoiles sont brillantes.
C’est bon signe pour demain.
Cesena, Fernando, laissez-nous.
Seul avec le seigneur Lorenzo ?
Giomo le Hongrois nous suivra ! Allez ! (Ils s’éloignent. Le Duc à Giomo.) Toi, reste ici, devant la maison des Sostegni. Aie les yeux sur cette porte, que tu vois vis-à-vis. Quelque personne qui entre ou sorte, garde-toi de faire un geste ou de dire un mot. (À Lorenzo.) Il fait vraiment froid. J’ai le frisson[1].
Marchons plus vite.
Je comprends ! C’est une affaire d’amour. Par le froid qu’il fait, j’aimerais mieux un verre d’hypocras que toutes les femmes du monde. (Il se promène.) À quoi bon regarder cette porte, si je ne dois pas la garder ? Que fais-je ici ? Je gèle. Et puis, que peut risquer le prince avec Lorenzaccio le couard qui ne porte pas d’épée, parce que la sienne propre lui ferait peur ? Allons ! Je vais me chauffer dans la chambre du Duc en l’attendant.
- ↑ Cf. Musset, Lorenzaccio, acte IV, sc. xi :
LE DUC
Je suis transi, — il fait vraiment froid.